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C.I.J.


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Une marque longtemps négligée : CIJ

Sortie en 1956, soit 1 an après le record du monde de vitesse (300km/h) réalisé sur le Lac salé de Bonneville,
la voiture de records à turbine de Renault est une des plus célèbres réalisations de CIJ


sortie en 1949, la Dyna X Panhard, avec son esthétique «Louis XV» a été parfaitement reproduite.
La CIJ - initiales de Compagnie industrielle du Jouet a réalisé de nombreux jouets en tôle puis, à partir des années quarante, en métal injecté. Dès les années 50, un contrat avec Renault lui permet de sortir quasiment tous les modèles du constructeur national (de la 4CV aux tracteurs agricoles et poids lourds (le fameux "Fainéant", ainsi surnommé à cause de son diesel lent décliné en quantité de versions, porteur ou tracteur), en passant par les Dauphine, Frégate, Estafette, Prairie, Dauphinoise (jusqu'à l'Etoile filante, voiture de records à turbine), et quantité de variantes de la très jolie fourgonnette 1000kg (bien plus réussie que la Dinky, avec ses doubles portes arrière et son marchepied amovible... Mais le créneau de CIJ deviendra bien vite les véhicules utilitaires et industriels (semis, convois exceptionnels : transport de transformateur, d'élément de pile atomique "Marcoule", lance-missile...
Dès le début (fin des années 40), des Panhard sont également au catalogue (Dyna, Dyna junior, sans oublier quelques utilitaires), puis vient peu à peu le reste de la production française. On compte également des avions (Un Noratlas et une très jolie Caravelle, entre autres). Dans les années 60, l'enrichissement de la gamme se fait avec nombre de modèles fonctionnels (Estafette police ou ambulante avec gyrophare et sirène, grues électriques, camions-militaires avec projecteur de DCA éclairant), et surtout de modèles très détaillés de toutes les grands constructeurs (gamme "Europarc") vont être le chant du cygne de la marque qui disparaîtra à l'orée des années 70, non sans avoir repris toutefois auparavant les jouets JRD.
On notera par ailleurs que CIJ a sorti une gamme de véhicules à l'échelle HO, toujours en zamac finement moulé. On en verra un exemple ici
Deux excellents ouvrages permettront au collectionneur d'en savoir plus :
  • Classic Miniature Vehicles MADE IN FRANCE
    du Dr Edward Force, en anglais, (Schiffer Ed., West Chester, Penn. 19380, USA, 1991)
    Avec des centaines de photos (tous les modèles de sa collection, assez hétéroclite, jusqu'aux miniatures en cadeau Bonux, sont photographiés et référencés). Un bref historique de chaque marque française (avec parfois quelques erreurs ou omissions, mais l'auteur, américain, est excusable), une liste des variantes et un argus (estimations personnelles uniquement), complètent l'ouvrage qui a l'intérêt de référencer quantité de marques aujourd'hui oubliées et/ou disparues.
  • Les Jouets CIJ en zamak de Thierry Redempt et Pierre Ferrer
    L'historique et un catalogue exhaustif (y compris les accessoires, comme les garages par exemple. Les photos de mise en situation des modèles sont superbes.
    (Drivers Ed., Carnets du collectionneur, Toulouse, S.d.)

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La grosse fourgonnette Renault Prairie avec ses diverses déclinaisons (Taxi, Colorale, Savane...) selon l'aménagement arrière (vitré, fermé, tôlé, bâché), le nombre de places disponibles et l'usage (familial, commercial, utilitaire...) a été bien sûr reproduit par CIJ. Plus rares et moins connus, ces mêmes modèles (grâce à leur imposant gabarit) ont été livrés motorisés avec un moteur à ressort remonté par clé (l'orifice, fort peu discret est situé du côté gauche de la caisse).
Mais la Dyna Panhard et la 4CV ont été également livrées en version mécanique. Là, l'orifice de remontage était situé sous le châssis.

En quelque sorte, l'équivalent français des Schuco Micro-Racer mais ici l'échelle du 1/43 est plus strictement respectée (en fait, les CIJ sont traitées en général à des échelles variant du 1/40 au 1/48, voire au 1/65 pour les autocars).

Mais ici, le moteur, plutôt bas de gamme, n'est pas du tout caréné et son architecture (pignons droits de grand diamètre entraîne une remontée des essieux arrière par rapport au carter : résultat, une garde au sol des plus réduite. Pas très réaliste pour un engin à vocation tous-chemins.
Remarquer les pneus blancs, les jantes alu, le châssis en tôle pliée agrafée (caractéristique des CIJ. Le pli de fixation avant permet de figurer astucieusement la plaque d'immatriculation fixée devant le pare-chocs. À l'époque d'ailleurs, on ne manquait pas de figurer celle-ci (et dans le même temps de masquer ladite tôle, à l'aide d'une touche de peinture (plus tard, de feutre à alcool) de couleur noire.
La décoration de l'arrière (feux rouge, plaque minéralogique, charnières) est d'une grande finesse.
Le modèle présenté est une Prairie (4 portes, 6 vitres), référence 4/42. La boîte (toujours la même pour tous les modèles, qu'ils soient ou non mécaniques) permet de découvrir toutes les variantes :

Les versions normales sont référencées 3/42 à 45, les mécaniques 4/42 à 45. Dans chaque catégorie, il existe une variante (plus rare, quoique souvent plus récente) de la même teinte mais en plus pâle.
  • 3/42, 4/42 : Prairie (4 portes, 6 vitres) bleu marine.
  • 3/43, 4/43 : Savane (2 portes, grande vitre latérale), beige.
  • 3/44, 4/44 : Colorale (fourgonnette tôlée 800 kg), vert.
  • 3/45, 4/45 : Taxi (4 portes, 6 vitres, volucompteur, mention "TAXI" au-dessus du pare-brise), bleu/rouge, noir/crème ou noir à filet jaune.
  • 3/55, pas de mécanique : Colorale ambulance (Fanion, vitre arrière occultée, mention "AMBULANCE"), blanche.
  • 3/65, pas de mécanique : Colorale "Police". (Carrosserie transformée en pick-up bâché, feux et plaque de toit "Police"). Bleu marine, décalques Police parisienne. Livrée avec une remorque "fourrière" à brancards en tôle pliée.
    Détail amusant, sur ce modèle les gyrophares sont simplement simulés en reprenant deux... volucompteurs moulés empruntés au taxi de naguère (un recyclage peu coûteux).

On notera, sous le plancher de ce modèle en état neuf avec sa boîte, le prix "6,00 F" indiqué au stylo bille.
Faut-il dire qu'il faut aisément multiplier ce prix par cent pour avoir sa cote actuelle (aux alentours de 100/120 € pour un modèle complet avec clé, en état de marche, état de peinture excellent, compter 150 € avec la boîte.

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La Renault Prairie. Une version ancienne (noire, roues à moyeu plastique jaune).
Il est intéressant de la comparer à la version mécanique (plus récente : voir les roues à moyeu alu), de couleur bleu foncé).
Autre différence, aisément visible : sur le modèle mécanique, le trou latéral dans la carrosserie pour le passage de la clé.
2 Prairie (normale et mécanique), 1 Colorale
Les mêmes vues de dessous permettent de constater les différences de châssis (aucune marque distinctive sur le modèle mécanique. En revanche, chaque modèle normal possède son châssis spécifique en fonction de la référence ("Prairie", "Colorale", "Taxi", etc.).
Noter également le système d'encliquetage du châssis : à l'avant, une patte pince le pare-choc (et simule astucieusement la plaque d'immatriculation) tandis qu'à l'arrière, une languette vient se caler sous la vitre de custode.
Par la suite, les châssis seront rivetés.

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La Renault Colorale, reconnaissable à ses vitres arrière occultées.
Ici, la couleur bleu vert foncé indique un modèle des années 1950.

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3/47 Dyna Panhard. Noter la méthode originale de confection des roues: deux flasques alu enserrant un disque de caoutchouc rigide noir. Astucieux mais souvent le centrage est approximatif. A existé en version mécanique 4/47. Modèle sorti en 1951.
Comme pour toutes les CIJ anciennes, le laquage d'assez mauvaise qualité se craquèle facilement. Avantage, cela permet d'apprécier encore mieux la qualité et la finesse du moulage (particulièrement visible sur ce modèle à la silhouette pour le moins torturée, qualifiée de «Louis XV» à l'époque). Autre avantage, une restauration n'impose même pas de décapage.
3/48. 4CV bleu ciel. Là aussi, les roues formées de deux flasques alu enserrant un disque de caoutchouc noir indiquent un modèle de la 2e série (1950). Les toutes premières ont en effet des roues entièrement moulées en tôle tandis que les modèles ultérieurs auront des roues en alu puis en plastique rouge à pneus rapportés classiques. A existé également en version mécanique (remontage par le plancher). Réf. : 4/48. Modèle sorti en 1949 (d'où la calandre à 6 barres). Là aussi, l'état de la caisse permet de noter la qualité du zamak employé: contrairement aux Dinky de la même époque, rares sont les CIJ à souffrir de «metal rot»
3/49. 4CV police Pie. Roues en plastique blanc, portière échancrée. Le modèle de la première série (plus rare) reprenait la caisse classique de la 4CV avec des portières normales. Modèle sorti en 1956, d'où la calandre à trois barres (figurées simplement par de la peinture argentée).

Comparatif des deux versions du modèle 3/49. À gauche, le plus récent, caractéristiques avec ses portières échancrées à droite celui extrapolé de la version "civile" aux portières normales, avec le décalque "POLICE" sur la portière arrière.
comparaison de deux de châssis 4CV : À l'arrière, modèle 1949: châssis plat à deux nervures en tôle noire, sans aucune marque, agrafé à la caisse par deux plis figurant les pare-chocs. Roues plates en alu enserrant un disque en caoutchouc. Devant, modèle 1956: Le châssis en tôle grise est classiquement riveté et porte les mentions «4CV RENAULT / CIJ M MADE IN FRANCE». Roues en plastique blanc, pneus tubulaires en plastique noir.
La Dauphine. Un des modèles "anciens" les plus réussis. Désormais, les roues sont en plastique rouge mais ici elles ont été chromées sur le flasque extérieur. Les pneus sont en plastique blanc. Des trois modèles équivalents et concurrents (Dinky, Norev et CIJ), c'est le CIJ qui s'en tire le mieux pour le traitement du capot et de la calandre arrière (Norev trop haut, Dinky trop plate). En revanche, à l'avant, ça se gâte avec une barre centrale de pare-chocs (surmontant la trappe de la roue de secours) un peu trop large. Pour la silhouette générale, entre la Norev trop trapue et la Dinky trop crêpe, c'est la CIJ qui remporte la palme. Mais il faut dire que le constructeur a toujours bénéficié des plans d'usine de Renault (souvent avant même la sortie officielle du modèle réel, pour permettre une sortie simultanée).

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Camion citerne réf 3/20

  Le camion citerne Panhard aux couleurs de BP, posé sur sa boîte. Ce modèle, quasiment mint a été trouvé chez Nation-Miniatures. Noter qu'une version aux couleurs de BP (plus rare) existe également. Comme tous les utilitaires CIJ du début des années 50 (et comme l'autocar Chausson), noter que ce modèle est traité à une échelle d'environ 1/65, donc plus réduite encore que celles de Dinky Toys contemporains.

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3/40 Car Renault 120ch R 4192. Uni jaune avec bandes bleues (première version). Défaut principal de ce modèle par ailleurs bien réalisé: son échelle bâtarde (1/66) trop petite pour du 0, trop grande pour du HO. En fait, elle correspond à des maquettes et réseaux en "S", une échelle pratiquée de manière quasiment exclusive par les modélistes américains. En revanche, son gabarit lui permettrait désormais de côtoyer sans problème des modèles plus récents, Matchbox, Majorette, Siku ou Hong Well.
3/40 Car Renault 120ch R 4192. L'échelle d'accès au porte-bagages, rapportée en tôle d'alu et fixée dans l'axe à l'arrière, a malheureusement disparu. Sur ce modèle, les roues en alu nickelé ont été chaussées de pneus en caoutchouc noir Dinky (noter le "M") en remplacement des pneus plastique blancs.

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Là aussi, pour sa gamme de micro-miniatures, CIJ joue de l'échelle avec une aimable fantaisie. Si les berlines (Ariane, 403, Dauphine) sont bien reproduites au 1/87, (1/88 en fait), les utilitaires sont au 1/110, les camions comme le Renault benne ci-contre est reproduit à une échelle d'environ 1/140 et l'autobus au 1/160, ce qui permet de les faire figurer sur un réseau en N... !

Détail: sur le modèle figuré ici (référence 4M, sorti en 1956), les pneus ont été peints au feutre Tamiya noir mat. D'origine, comme sur tous les autres modèles de la gamme, les roues sont moulées d'un bloc en zamak gris. Ici, pas de pneus rapportés (comme, un an plus tard, en 1957, avec les micro-Norev ou les Schuco Piccolo). Souvenons-nous qu'à l'époque, les autres miniatures à cette échelle (Moko Lesney, Hornby Dublo, Wiking, Gitane, Midget Toys étaient tous dotés de roues métalliques ou plastique moulées d'un bloc.

Photos JB / Minolta Dimâge 7 et Olympus Camedia C-830L
D'autres modèles à suivre bientôt...

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